En seulement quelques décennies, les métiers du vin autrefois réservés aux hommes, ont vu les femmes faire leur entrée officielle dans la profession. Il est désormais courant de côtoyer des femmes vigneronnes, œnologues, ingénieurs agro, tractoristes, chefs de culture, sans parler des postes de commerciaux, de direction commerciale ou de DG ! Puissance CAP évoque dans cet article l’histoire de cette féminisation avec l’apparition de nouveaux paradigmes qui positionnent aujourd’hui la femme au cœur de notre filière.
Les femmes et le vin à travers l’histoire
Au cours des siècles, les femmes n’avaient pas de place dans les métiers du vin… et encore moins le droit d’en boire ! Aujourd’hui, cela n’est heureusement plus d’actualité. Explications.
Les femmes, privées de vin pendant des siècles
De l’Antiquité jusqu’au Moyen-Âge, il était interdit aux femmes de consommer du vin. De même, dès la fin du 18ème siècle, la morale bourgeoise stipulait qu’une femme honorable ne devait pas boire de vin. Au fil du temps, ces interdictions ont été levées.
Aujourd’hui en France, 65% des bouteilles de vin sont achetées par des femmes. La vision masculine du vin, considérant que tout ce qui était lié à cette boisson était réservé aux hommes – du choix de la bouteille jusqu’à sa consommation – a donc bien évolué !
Les femmes dans les vignes : accès interdit
Les femmes étaient écartées de la viticulture jugée notamment trop physique pour elles. Les filles ou femmes de vignerons étaient affectées aux tâches primaires les moins physiques qui représentaient le moins de responsabilités. Les métiers du vin étaient réservés aux hommes qui se voyaient transmettre le domaine viticole familial de père en fils. Les hommes, jugés intellectuellement et physiquement capables, occupaient toujours des postes à responsabilités. La dénomination des métiers de la filière viticole en porte encore la marque : maître de chai, chef de culture… Petit à petit, les évolutions technologiques ont contribué à l’insertion des femmes dans ce secteur d’activité en partie grâce à la machinisation et la réduction de ports de charges.
La fin du XXème siècle marque un tournant dans la féminisation des métiers du vin : la profession commence alors à compter des femmes chefs d’exploitation ! Aujourd’hui, elles représentent 31% des effectifs… alors qu’il y a 20 ans des panneaux “interdit aux dames” étaient placardés à l’entrée de certaines cuveries ! Désormais les métiers du vin se sont féminisés : il n’y a pas que les hommes qui sont amateurs de vins et de spiritueux et les femmes sont aussi compétentes que les hommes dans les différents métiers de la filière.
L’évolution des métiers du vin
La place des femmes dans l’évolution des métiers du vin
Depuis plus d’un demi-siècle les chiffres liés à l’insertion professionnelle des femmes dans le secteur du vin connaissent une forte augmentation. En 1956, moins de 10% des titres professionnels viticoles étaient détenus par des femmes, contre plus de 30% dans les années 2010. Elles occupent aujourd’hui des métiers de terrain, montrant ainsi la féminisation des domaines viticoles.
Le saviez-vous ? Les femmes représentent un tiers des œnologues et des exploitants viticoles français ! Elles accèdent dans notre filière plus qu’ailleurs à des postes clés de direction !
De nouvelles professions, hors métiers de la production sur le terrain, ont également fait leur apparition dans le secteur viticole. Il s’agit notamment de la traduction, la communication ou encore l’œnotourisme. Ces postes qui contribuent à faire connaître les vignobles et exporter les vins, sont aujourd’hui occupés par de nombreuses femmes.
La féminisation des métiers du vin a aussi impulsé la création d’associations locales de femmes travaillant dans la viticulture. Ces associations permettent de partager les savoir-faire, de parler des enjeux du métier, de promouvoir les territoires et la diversité. C’est aussi l’occasion d’échanger sur les problématiques rencontrées dans le métier, notamment la reconnaissance de leurs pairs masculins. C’est le cas dans des DiVINes d’Alsace ou encore les Vinifilles d’Occitanie.
Des inégalités encore persistantes
Malgré toutes ces avancées dans la filière, les hommes sont encore présents en majorité dans les organisations et institutions liées aux métiers du vin.
En 2019, les femmes représentaient la moitié des diplômées en œnologie et 20% des sommeliers français. Ces chiffres sont encore inférieurs à ceux de nos voisins d’Europe du Nord.
En France, nous avons encore des progrès à faire, mais la féminisation des métiers du vin est sur la bonne voie et progresse de jour en jour.
Le secteur viticole se féminise avec le temps comme un bon vin qui se bonifie avec l’âge.
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